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La responsabilité des héritiers en cas de dettes numériques du défunt (ex : abonnements en ligne, achats sur internet, etc.)

La responsabilité des héritiers en cas de dettes numériques du défunt est un sujet complexe et en constante évolution dans notre société numérique moderne.

Avec l’avènement des technologies numériques et de l’internet, de plus en plus de personnes utilisent des services en ligne tels que les réseaux sociaux, les plateformes de streaming, les services de stockage cloud, et bien d’autres encore.

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Cependant, peu de gens sont conscients des obligations et des responsabilités qui découlent de l’utilisation de ces services, même après leur décès. Lorsqu’une personne décède, ses dettes et obligations ne disparaissent pas automatiquement. Elles peuvent être transmises à ses héritiers, y compris les dettes numériques.

Les dettes numériques font référence aux obligations financières ou légales liées à l’utilisation de services en ligne, tels que les abonnements, les factures impayées, les contrats, les droits d’auteur et les contenus protégés par le droit d’auteur. La question de la responsabilité des héritiers en cas de dettes numériques est complexe car elle soulève des problèmes juridiques et éthiques.

D’une part, les héritiers peuvent être confrontés à des demandes de paiement de la part des créanciers ou des fournisseurs de services en ligne.

D’autre part, les héritiers peuvent également être confrontés à des problèmes de confidentialité et de gestion des données personnelles du défunt. Dans de nombreux pays, les lois sur la responsabilité des héritiers en cas de dettes numériques sont encore en cours d’élaboration et de clarification. Certains pays ont adopté des législations spécifiques pour réglementer cette question, tandis que d’autres s’appuient sur les lois existantes en matière de succession et de responsabilité financière.

Il est important pour les personnes de prendre des mesures préventives pour éviter d’imposer des dettes numériques à leurs héritiers. Cela peut inclure la gestion et la suppression des comptes en ligne, la sauvegarde des données importantes, la rédaction d’un testament numérique et la désignation d’un exécuteur testamentaire numérique.


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La responsabilité des héritiers en cas de dettes numériques du défunt est un sujet complexe et en évolution constante. Il est essentiel de comprendre et de prendre des mesures pour prévenir les problèmes potentiels liés aux dettes numériques, afin de soulager le fardeau financier et émotionnel des proches après le décès d’un être cher.

 

I- La transmission des dettes numériques aux héritiers

A. Identification des dettes numériques : types d’engagements financiers en ligne du défunt (abonnements, achats, services numériques, etc.)

L’identification des dettes numériques dans le cadre des engagements financiers en ligne du défunt peut être un processus complexe. Voici quelques types d’engagements financiers en ligne auxquels le défunt pourrait être confronté :

Prêts en ligne : Si le défunt a contracté des prêts en ligne, il est crucial d’identifier ces engagements financiers et de prendre les mesures nécessaires pour les régler. Cela peut impliquer de contacter les institutions financières concernées et de fournir les documents nécessaires pour clôturer les comptes et régler les dettes. Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et que les engagements financiers en ligne peuvent varier d’une personne à l’autre.

Dettes de cartes de crédit en ligne : Si le défunt avait des cartes de crédit en ligne, il est essentiel d’identifier ces comptes et de régler les dettes qui y sont associées. Cela peut impliquer de contacter les fournisseurs de cartes de crédit et de fournir les documents nécessaires pour clôturer les comptes et régler les dettes.

Comptes bancaires virtuels : Le défunt peut avoir des comptes bancaires virtuels liés à des services de paiement en ligne ou des portefeuilles électroniques. Il est important d’identifier ces comptes et de prendre les mesures nécessaires pour régler les éventuelles dettes associées.

Les abonnements en ligne représentent des services récurrents pour lesquels le défunt s’est engagé à payer périodiquement, comme des abonnements à des plateformes de streaming, à des magazines numériques ou à des jeux en ligne.

Les achats en ligne incluent les biens ou services acquis par le défunt sur internet, tels que des vêtements, des appareils électroniques, des livres numériques, des logiciels, etc.

Les contrats de services numériques englobent des accords pour des prestations en ligne telles que l’hébergement de sites web, des services de cloud computing, des abonnements à des plateformes de communication, etc.

Les frais d’hébergement de sites web sont liés à la maintenance et à la visibilité en ligne d’un site ou d’une application web développée par le défunt.

Les abonnements à des logiciels ou applications en ligne comprennent des services basés sur des abonnements mensuels ou annuels, comme des outils de productivité, des applications de design, des services de stockage en ligne, etc.

B. Principes de transmission des dettes numériques : application des règles de responsabilité successorale aux dettes numériques du défunt

En droit français, les dettes numériques peuvent être transmises aux héritiers par le biais de l’acceptation de la succession du défunt. Lorsqu’un héritier accepte la succession, il accepte également les dettes du défunt, y compris les dettes numériques.

La transmission des dettes numériques aux héritiers est régie par les règles de responsabilité successorale. Selon ces règles, les héritiers sont tenus de payer les dettes du défunt dans la mesure de l’actif successoral, c’est-à-dire les biens et les droits qui composent la succession. Les créanciers peuvent donc engager des actions contre les héritiers pour recouvrer les dettes numériques du défunt. Il convient de noter que les héritiers ne sont pas automatiquement responsables des dettes numériques du défunt.

Ils ont la possibilité de renoncer à la succession, ce qui les libère de toute obligation de payer les dettes. La renonciation ne se présume pas et doit donc respecter un certain formalisme afin d’être opposable aux tiers. C’est pourquoi elle fait l’objet d’une déclaration de renonciation à l’aide du formulaire Cerfa n° 15828 qui doit être faite devant notaire ou déposée au greffe du tribunal du lieu d’ouverture de la succession, accompagnée de certains documents (acte de naissance, pièce d’identité, acte de décès).

De plus, les héritiers ont également la possibilité de contester les dettes numériques s’ils estiment qu’elles ne sont pas légitimes. Ils peuvent engager des procédures pour prouver que les dettes ne sont pas dues ou qu’elles sont excessives.

Les dettes numériques du défunt peuvent être transmises aux héritiers par le biais de l’acceptation de la succession. Les héritiers sont tenus de payer ces dettes dans la mesure de l’actif successoral, mais ils ont également la possibilité de renoncer à la succession ou de contester les dettes si nécessaire.

En droit français, la transmission des dettes numériques aux héritiers se fait par le biais de l’acceptation de la succession du défunt. Lorsqu’un héritier accepte la succession, il accepte à la fois les actifs et les passifs du défunt, y compris les dettes numériques. En vertu de l’article 804 du Code civil français, La renonciation à une succession ne se présume pas.

Les héritiers sont tenus des dettes du défunt dans la limite de ce qu’ils recueillent de la succession. Cela signifie que les héritiers peuvent être responsables du paiement des dettes numériques du défunt dans la mesure des actifs qu’ils ont hérités. Il est donc essentiel pour les héritiers de bien évaluer les dettes numériques du défunt avant d’accepter la succession, afin de comprendre l’ampleur des engagements financiers en ligne et de prendre les mesures nécessaires pour les régler dans le cadre de la succession conformément aux règles de responsabilité successorale en droit français.

 

 II- Les recours et responsabilités des héritiers face aux dettes numériques

 A- Recours juridiques des créanciers pour le recouvrement des dettes numériques : actions possibles contre les héritiers

Les créanciers disposent de plusieurs actions possibles pour recouvrer les dettes numériques auprès des héritiers en France. Voici quelques-unes de ces actions :

  1. Mise en demeure : Les créanciers peuvent envoyer une mise en demeure aux héritiers, les mettant en demeure de payer les dettes numériques. Cette mise en demeure doit être formelle et préciser le montant exact de la dette ainsi que les modalités de paiement. Elle peut être envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception.
  2. Action en justice : Si les héritiers refusent de payer les dettes numériques malgré la mise en demeure, les créanciers peuvent intenter une action en justice. Ils peuvent saisir le tribunal compétent et demander une condamnation des héritiers au paiement de la dette. Le tribunal examinera les preuves fournies par les créanciers et décidera si les héritiers doivent effectivement payer la dette.
  3. Saisie des biens de la succession : Si les héritiers ne paient toujours pas les dettes numériques même après une décision de justice, les créanciers peuvent demander la saisie des biens de la succession. Cela leur permettra de récupérer les sommes dues en vendant les biens de la succession aux enchères.
  4. Renonciation à la succession : Les héritiers ont la possibilité de renoncer à la succession si celle-ci est grevée de dettes importantes. Dans ce cas, ils ne seront pas responsables du paiement des dettes numériques, mais ils perdront également leurs droits sur les biens de la succession.

Il est important de noter que les actions des créanciers pour recouvrer les dettes numériques dépendent de la situation spécifique et des dispositions légales en vigueur. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit des successions pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation particulière.

Comment les créanciers peuvent-ils demander le paiement des dettes numériques aux héritiers en France ?

Pour demander le paiement des dettes numériques aux héritiers en France, les créanciers peuvent suivre les étapes suivantes :

  1. Vérification des droits : Les créanciers doivent d’abord vérifier s’ils ont le droit de réclamer le paiement des dettes numériques auprès des héritiers. Ils doivent s’assurer que les dettes sont légitimes et qu’ils ont les preuves nécessaires pour les justifier.
  2. Identification des héritiers : Les créanciers doivent identifier les héritiers concernés. Cela peut être fait en consultant le testament du défunt, en contactant les membres de la famille ou en faisant appel à un généalogiste professionnel si nécessaire.
  3. Notification des dettes : Les créanciers doivent informer les héritiers des dettes numériques et de la demande de paiement. Cela peut se faire par le biais d’une lettre recommandée avec accusé de réception, en indiquant clairement le montant de la dette, les détails de la créance et les modalités de paiement.
  4. Négociation ou accord amiable : Dans certains cas, les créanciers et les héritiers peuvent convenir d’un accord amiable pour régler les dettes numériques. Cela peut inclure un plan de remboursement échelonné ou une réduction de la dette. Il est important de mettre cet accord par écrit et de le faire signer par toutes les parties concernées.
  5. Action en justice : Si les héritiers refusent de payer les dettes numériques ou si aucun accord amiable n’est possible, les créanciers peuvent engager une action en justice. Ils devront saisir le tribunal compétent et fournir les preuves de la dette.

Le tribunal examinera alors l’affaire et décidera si les héritiers doivent effectivement payer la dette. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit des successions pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation particulière.

 B- Responsabilités des héritiers : obligations de paiement des dettes numériques, possibilités de recours pour contester ces dettes, impact sur la succession et la répartition des biens

En droit des successions françaises, les héritiers ont certaines responsabilités en ce qui concerne les dettes numériques du défunt. Voici les principales considérations :

  1. Obligations de paiement des dettes numériques : Les héritiers sont généralement tenus de payer les dettes numériques du défunt. Cela signifie qu’ils peuvent être appelés à régler les abonnements en ligne, les achats sur internet, les services numériques, etc. contractés par le défunt.
  2. Possibilités de recours pour contester les dettes numériques : Les héritiers ont la possibilité de contester les dettes numériques s’ils estiment qu’elles ne sont pas légitimes. Ils peuvent présenter des preuves ou des arguments pour contester la validité de ces dettes.
  3. Impact sur la succession et la répartition des biens : Les dettes numériques du défunt peuvent avoir un impact sur la succession et la répartition des biens entre les héritiers. Si les dettes numériques sont importantes, elles peuvent réduire les actifs disponibles pour la distribution aux héritiers.

Il est important de noter que chaque situation peut être différente et que les règles spécifiques peuvent varier en fonction des circonstances. Il est recommandé de consulter un professionnel du droit pour obtenir des conseils juridiques personnalisés dans le cadre d’une succession impliquant des dettes numériques.

1.Comment les héritiers peuvent-ils contester les dettes numériques s’ils estiment qu’elles ne sont pas légitimes ?

Lorsque les héritiers estiment que les dettes numériques ne sont pas légitimes, ils ont plusieurs options pour les contester :

  1. Réunir des preuves : Les héritiers peuvent rassembler des preuves pour démontrer que les dettes numériques ne sont pas valables. Cela peut inclure des documents, des échanges de correspondance ou des témoignages permettant de prouver que les dettes sont injustifiées ou qu’elles résultent d’une fraude.
  2. Examiner les contrats et les conditions générales : Les héritiers peuvent passer en revue les contrats et les conditions générales des services numériques concernés pour vérifier s’il y a des clauses qui peuvent invalider ou limiter la responsabilité des héritiers.
  3. Obtenir des conseils juridiques : Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit des successions pour obtenir des conseils juridiques adaptés à la situation. Un avocat pourra évaluer les éléments de preuve, examiner les contrats et les lois applicables, et fournir des recommandations sur les recours possibles.
  4. Négocier avec les créanciers : Les héritiers peuvent essayer de négocier avec les créanciers pour trouver un accord concernant les dettes numériques contestées. Cela peut impliquer de démontrer la légitimité de la contestation et de proposer un règlement équitable.

Il est important de noter que les procédures pour contester les dettes numériques peuvent varier en fonction des circonstances et des lois en vigueur. Il est donc essentiel de consulter un professionnel du droit pour obtenir des conseils spécifiques à votre situation.

2. Quelles sont les options pour contester les dettes numériques ?

Lorsqu’il s’agit de contester les dettes numériques, voici quelques options possibles :

  1. Vérifier l’authenticité de la dette : Il est important de vérifier si la dette est réelle et légitime. Les héritiers peuvent demander des preuves de la dette, telles que des relevés de compte ou des factures, pour s’assurer de sa validité.
  2. Examiner les termes de service : Les héritiers peuvent examiner les conditions générales et les contrats liés aux services numériques pour vérifier s’il y a des dispositions spécifiques concernant les dettes et les droits des héritiers en cas de décès.
  3. Obtenir des conseils juridiques : Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit des successions ou en droit des nouvelles technologies pour obtenir des conseils juridiques adaptés à la situation. Un avocat pourra évaluer les options légales disponibles et fournir des recommandations sur la meilleure façon de contester les dettes numériques.
  4. Négocier avec les créanciers : Les héritiers peuvent essayer de négocier avec les créanciers pour trouver un règlement équitable. Cela peut impliquer de discuter des circonstances particulières, de présenter des preuves de contestation ou de proposer des arrangements de paiement alternatifs.
  5. Recourir à des mécanismes de résolution des litiges : Selon la juridiction et les lois en vigueur, il peut exister des mécanismes de résolution des litiges, tels que des médiateurs ou des tribunaux spécialisés, qui peuvent aider à résoudre les différends liés aux dettes numériques.

Il est important de noter que les options pour contester les dettes numériques peuvent varier en fonction du pays, des lois en vigueur et des circonstances spécifiques. Il est donc conseillé de consulter un professionnel du droit pour obtenir des conseils adaptés à votre situation particulière.

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Sources :

 

ANJ : DÉPÔT DE DOSSIERS DE JEUX EN LIGNE

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La loi relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne a été votée par le Parlement le 7 avril 2010,

Cette loi énumère plusieurs conditions inhérentes à la faculté pour une personne de proposer des jeux d’argent ou de paris en ligne. Parmis les conditions figure notamment celle faisant obligation à tout opérateur potentiel d’obtenir, avant le début de son activité, un agrément auprès de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL).

Le 22 mai 2019, l’avènement de la loi Pacte no 2019-486 va marquer la privatisation de la Française des jeux. Quelques mois plus tard, l’ordonnance du 2 octobre 2019 viendra réformer la régulation des jeux d’argent et de hasard et créer l’Autorité nationale des jeux (ANJ). L’ANJ se caractérise par ses pouvoirs élargis et son pouvoir de régulation considérablement élargi.

Désormais, l’ANJ est compétente pour toutes les composantes des jeux d’argent, notamment les jeux en ligne régulés par l’ARJEL (les hippiques, le poker, les paris sportifs), les jeux de la Française des jeux ou du PMU, tous les hippodromes et tous les casinos à l’exception des questions relatives à la lutte contre le blanchiment et l’intégrité de l’offre des jeux qui relèvent de la responsabilité du ministère de l’Intérieur. (1)

L’obtention de cet agrément nécessite le dépôt préalable d’un dossier auprès de l’ANJ, anciennement l’ARJEL, chargée de vérifier l’aptitude du futur opérateur à respecter les obligations à sa charge au titre de la loi.


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En vertu de l’article 15, alinéa 2, de la loi relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne : « Les éléments constitutifs de la demande d’agrément sont établis par un cahier des charges approuvé par le ministre de l’Intérieur, le ministre chargé du budget, le ministre chargé de l’agriculture et le ministre chargé des sports, sur proposition de l’Autorité de régulation des jeux en ligne ».

C’est à l’ANJ que revient la tâche d’élaborer et de proposer, aux ministres compétents, un cahier des charges indiquant les éléments qui devront être transmis avec les dossiers de demande d’agrément qui lui seront présentés.

Il convient d’abord d’exposer les dispositions de la loi relative aux jeux en ligne (1), pour ensuite expliquer comment l’on pourra constituer un dossier de candidature auprès de l’ANJ (2).

I. Les mesures issues de la loi relative aux jeux en ligne

La loi prévoyait la création d’une autorité administrative supplémentaire dédiée exclusivement aux secteurs ouverts à la concurrence (paris sportifs, hippiques et poker) afin d’encadrer et de contrôler les jeux sur Internet.

C’est à l’Autorité nationale des jeux qu’incombe la définition un cahier des charges et la délivrance les licences aux nouveaux acteurs.

Il convient alors d’exposer ses objectifs et ses apports (A). La publication sur internet, du cahier des charges par l’ANJ, permet de passer en revue les principaux axes de ce texte (B).

A) Les objectifs et les apports de la loi sur les jeux d’argent en ligne

Le gouvernement souhaitait agir rapidement. En dépit de la pression de la Française des jeux, qui va perdre son monopole, il s’agissait surtout de distribuer les licences avant le début de la dernière Coupe de monde de football qui fut un aspirateur à paris sportifs.

L’objectif est également de faire « le ménage » en France puisqu’actuellement plus de 20 000 sites de jeux d’argent exercent en toute illégalité. Une cinquantaine d’opérateurs devraient ainsi être autorisés, mais on peut se demander ce qui se passera pour les milliers d’autres qui seront désormais illégaux. À ce titre, une infraction d’organisation illégale de jeux et paris en ligne devrait voir le jour.

Les sites dits « illégaux » pourraient alors voir leur accès couper par un juge des référés. Le texte prévoit que ces opérateurs non autorisés pourront se voir condamnés à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende (sept ans et 100 000 euros en bande organisée).

Concrètement, la loi autorise l’exploitation de sites proposant des paris hippiques mutuels (et non à côté), des paris sportifs (à côté et en direct sur des épreuves) et du poker ; exploités par des opérateurs privés.

Les membres, dont le président qui est nommé par décret du Président de la République, deux membres qui sont nommés respectivement par le président de l’Assemblée nationale et par le président du Sénat ainsi que six autres membres nommés par décret. Elle est composée également d’une commission des sanctions dont les pouvoirs n’ont pas été modifiés par l’ordonnance du 2 octobre 2019, des commissions consultatives spécialisées permanentes compétentes pour la prévention du jeu excessif ou pathologique, le contrôle des opérations de jeux et la lutte contre la fraude et le blanchiment des capitaux. Enfin, l’ANJ comporte un médiateur dont les fonctions et les missions ont été renouvelées par l’ordonnance du 2 octobre 2019. (2)

La loi prévoit que les organisateurs de compétitions, les clubs et les ligues nationales sportives vont disposer du « droit d’exploitation commerciale » des paris. Ils pourront ainsi signer directement des accords avec les opérateurs de sites ou déléguer ce droit à leurs fédérations.

Du côté des joueurs, la loi prévoit aussi un plafonnement du taux de retour compris entre 80 % à 85 %.

Sur le total des recettes générées par le secteur, évaluées à 800 millions d’euros, le texte prévoit que 10 millions d’euros seront attribués à la lutte contre l’addiction, 1 % des recettes sur les paris sportifs reviendront au Centre national pour le développement du sport (CNDS) et 15 % de la fiscalité sur le poker sera destinée aux monuments historiques.

Pour exercer sur le marché français, chaque candidat devra en outre répondre à un cahier des charges contraignant.

B) L’analyse du projet de cahier des charges de l’ANJ

Les opérateurs potentiels vont devoir travailler dès à présent pour préparer leur demande de licence française sur la base de ce cahier des charges sans portée normative.

Sa parution demeure une avancée sensible vers l’obtention de licences françaises de jeux d’argent et de hasard en ligne, quand bien même des recours seraient déposés devant le Conseil Constitutionnel et les instances européennes par ses opposants.

Ceci étant, ce cahier des charges sera soumis à l’approbation définitive des ministres de l’Intérieur, du budget, de l’agriculture et des sports. Mais, on peut raisonnablement considérer que la majeure partie des clauses présentées à titre d’information seront définitives.

Les grands principes de la loi sont énoncés au préambule :

« … la politique de l’État en matière de jeux d’argent et de hasard a pour objectif de limiter et d’encadrer l’offre et la consommation des jeux et d’en contrôler l’exploitation afin de :

1° Prévenir le jeu excessif ou pathologique et protéger les mineurs ;

2° Assurer l’intégrité, la fiabilité et la transparence des opérations de jeu ;

3° Prévenir les activités frauduleuses ou criminelles ainsi que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ;

4° Veiller au développement équilibré et équitable des différents types de jeu afin d’éviter toute déstabilisation économique des filières concernées ; »

Par ailleurs, le projet de cahier des charges est volumineux. Il comporte 11 rubriques principales que le candidat devra respecter pour obtenir son agrément.

Première condition : ne pas être domicilié dans un paradis fiscal. Il faudra aussi disposer d’une comptabilité spécifique et d’un correspondant permanent en France, exiger une domiciliation bancaire en France pour les joueurs, contrôler leur inscription par un code d’accès, ne pas « anonymiser » les moyens de paiement, ou encore mettre en place des « pop up » (fenêtres) pour dissuader les visites de mineurs… etc.

L’opérateur devra fournir des informations économiques, financières et comptables en outre de son identification complète. Il doit produire une description du site internet de jeu, et détailler le fonctionnement des comptes joueurs, des activités éventuellement sous-traitées, des contrôles et procédures internes mis en place. Les sections relatives à la lutte contre les activités criminelles, l’addiction ou les conflits d’intérêts montrent que ces questions ne sont pas oubliées.

Cela dit, le droit à payer lors du dépôt de la demande d’agrément à l’ANJ variera en fonction du nombre d’agréments demandés par l’opérateur – pour les paris hippiques, – les paris sportifs – et le poker. Si la demande porte sur un seul agrément, il sera de 5 000 € ; pour deux agréments il sera de 8 000 €; pour 3 agréments il sera de 10 000 €.

Il convient de noter qu’un certain nombre d’obligations relevant des exigences légales classiques de mise en conformité, telles que le traitement des données au regard des obligations CNIL, les mentions légales du site, etc. La moitié du cahier des charges étant consacrée à l’architecture technique du système, on pourra souligner l’importance attachée par les pouvoirs publics aux questions de sécurité informatique.

L’ANJ dispose d’un délai de quatre mois maximum à compter du dépôt de la demande d’agrément) pour instruire et se prononcer sur une demande d’agrément et toute modification du cahier des charges remis ferait courir un nouveau délai.

Du surcroît, la transparence sera requise en matière financière (documenter avec précision l’actionnariat des sociétés soumissionnaires), mais aussi en matière judiciaire (l’ANJ sera informée de toute condamnation définitive des sociétés et de ses actionnaires et dirigeants survenue depuis moins de 10 ans).

La solidité financière des opérateurs devra apporter le maximum de garantie aux joueurs pour ne pas perdre leurs mises et leurs gains. En cas de difficultés financières, la présence d’un actionnaire de référence pourrait être de nature à rassurer l’ANJ. Rappelons toutefois que pour les sociétés de capitaux, la présence d’un actionnaire n’oblige pas ce dernier à couvrir les pertes dans la société dont il détient une partie du capital.

En effet, il est conseillé aux opérateurs qui souhaitent faire une demande de licence auprès de l’ANJ de s’engager dans une démarche active de constitution des dossiers, l’objectif étant de faire partie des premiers opérateurs disposant d’un agrément sur le marché français.

II. La constitution d’un dossier de candidature auprès de l’ANJ

Dans un premier temps, il convient ici de présenter la procédure de constitution d’un dossier de candidature à une licence de jeu en France. Une fois que les conditions pour l’obtention d’un agrément seront exposées (A) par l’ANJ, il faudra, dans un second temps en détailler le contrôle (B).

A) Droits et conditions d’entrée

L’agrément sera distinct pour chaque type de jeu (pari hippique/ sportif/ poker), et sera valable pour une durée de 5 ans, renouvelable. Il est payant, et les modalités d’acquittement seront prévues par décret (comptable assignataire de l’ANJ ou service des impôts des entreprises).

La plupart des agréments ont été délivrés par l’ARJEL en 2010, au moment de l’ouverture du marché. L’année 2020 marque la deuxième vague de renouvellement des agréments. À cet égard, parmi les 14 opérateurs actuellement agréés, 10 d’entre eux étaient concernés par le renouvellement de la totalité ou d’une partie de leurs agréments.

L’agrément est délivré par l’ANJ conformément au cahier des charges portant sur les points suivants :

  • Identification de la société (structure juridique, identification et adresse de son propriétaire, état des condamnations pénales, informations comptables générales, montant des dettes et fonds propres, siège social, actionnariat direct et indirect) ;
  • Localisation de la société (l’agrément n’est attribuable qu’aux sociétés ayant leur siège social dans l’UE et n’ayant ni son siège, une filiale ou un équipement dans un État ou un territoire que les instances internationales ont classé dans la liste des paradis fiscaux) ;
  • Modalités d’accès et inscription au site (identification des joueurs, lieu de résidence et âge, etc.) ;
  • Protection des données à caractère personnel et vie privée des joueurs ;
  • Obligations comptables : comptes séparés par jeu et par pays ;
  • Obligations liées à la base de données joueurs (création et approvisionnement des comptes joueurs ultérieurement à l’ouverture du marché) ;
  • Effacement de toute base de données constituées antérieurement à l’obtention de la licence, sous peine de suspension de la demande d’agrément ;
  • Obligations de lutte contre le jeu des mineurs (contrôle de l’âge des joueurs lors de l’ouverture du compte ; vérification que l’identité du joueur correspond à celle du titulaire du compte de paiement ;
  • Fenêtre surgissant pour rappeler que le jeu est interdit aux mineurs; la date de naissance est exigée à chaque visite).

En outre, l’opérateur doit mettre en place un système respectant son obligation de lutte contre l’addiction, pour permettre l’autolimitation des dépôts et des mises par le joueur, un plafonnement du taux de retour aux joueurs (sera fixé par décret entre 75 et 85 %), une indication permanente du solde instantané du compte joueur, la possibilité d’auto exclusion du joueur, l’application au jeu en ligne de la procédure des interdits de jeu et possibilité pour tout opérateur de consulter le fichier des interdits de jeu, et un service online d’information et d’assistance aux joueurs en matière d’addiction au jeu.

B) L’homologation des systèmes de jeu

Les modalités d’exploitation, d’organisation ou de sous-traitance du jeu, ainsi que l’accès au serveur sont contrôlées par l’ANJ. De même que les modalités de paiement et d’encaissement.

En outre, les candidats auront l’obligation que leur site de jeu ait un nom de domaine en .fr et qu’il comporte un mécanisme de redirection de tous les joueurs.

S’agissant des obligations techniques, une homologation et une certification des serveurs et plateformes aura lieu tous les ans.

L’ANJ peut refuser la délivrance ou le renouvellement d’un agrément pour un motif tiré de la sauvegarde de l’ordre public, de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, des nécessités de la sécurité publique et de la lutte contre le jeu excessif ou pathologique ou si l’opérateur en question ne présente pas les capacités techniques, économiques et financières suffisantes pour l’exercice son activité et le respect de ses obligations pendant la période de 5 ans considérée

Le refus d’un agrément est toujours motivé. Il devra par exemple être fondé sur l’incapacité technique, économique, et financière de faire face durablement aux obligations de son activité, ou encore reposer sur des raisons de sauvegarde de l’ordre public. En cas de non-respect de cette loi et de l’ordonnance de 2019, l’ANJ pourra prononcer des sanctions (qui doivent encore être déterminées).

De surcroît, tout exercice illégal d’une activité de jeux d’argent et de hasard en ligne donne lieu à des sanctions pénales. L’article 56 la loi du 12 mai 2010 énonce une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 90 000 € d’amende.

En ce qui concerne à la publicité, cette dernière prévoit dans son article 57 que faire de la publicité par quelque moyen que ce soit en faveur d’un site de Paris ou de jeux d’argent non autorisé donne lieu à une amende de 100 000 euros. (3)

Pour y faire face, un recours contentieux devant les juridictions administratives et devant le Conseil d’Etat en dernier ressort sera bien entendu envisageable.

Il convient de conclure que tout agrément comporte des caractéristiques spécifiques propres à l’offre de jeu agréé, et toute modification aux informations ou obligations nécessaires à l’octroi devront être portées à la connaissance de l’ANJ.

Par ailleurs, la Commission européenne s’est vu soumettre ce projet et pourrait, selon toute vraisemblance, demander une clarification aux motifs que le respect de la libre prestation des services ne serait pas respecté. Le projet de loi est donc susceptible de faire l’objet d’évolutions importantes si la Commission décidait de rendre un avis défavorable sur le texte qui lui a été notifié.

Finalement, de nombreux renvois à des décrets d’application persistent. Dans l’état actuel, il est effectivement délicat de se prononcer sur les modalités exactes d’octroi de la licence, susceptibles de modifications. Il conviendra donc de rester attentif aux éventuels changements à venir.

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Sources 

  • https://anj.fr/lanj/les-missions
  • https://www-dalloz-fr.ezproxy.univ-paris13.fr/documentation/Document?id=ENCY/POL/RUB000464/2021-06/PLAN/0011 https://anj.fr/lanj/les-missions
  • Loi du 12 mai 2010, n° 2010-47